
13 Octobre 2025
Dans les villages du Tanganyika et quartiers de Kalemie, un vent de changement souffle sur les relations entre les forces de sécurité et les communautés locales. Grâce au Projet de promotion de la gouvernance sécuritaire inclusive, les populations redécouvrent une police qui écoute, qui respecte et qui protège.
En septembre dernier, cinq sessions de sensibilisation se sont tenues simultanément dans les chefferies de Tumbwe et Bayazi, les secteurs Nord et Sud Lukuga, ainsi que dans la commune de Lukuga. Au total, 750 personnes ont répondu présentes, parmi lesquelles 40 % de femmes et 30 % de jeunes. Agriculteurs, commerçants, enseignants, syndicalistes, personnes vivant avec un handicap, jeunes chauffeurs de taxi-moto… tous étaient réunis autour d’un même objectif : découvrir les principes de la police de proximité et les 10 règles d’or du commissariat. Ces rencontres ne sont pas anodines. Depuis de nombreuses années, les relations entre la police et la population ont été marquées par la méfiance. Ces efforts de rapprochement ont permis d’ouvrir un espace d’écoute et de dialogue, première étape vers la reconstruction d’une confiance indispensable à la sécurité de tous.
Une police qui parle, une population qui écoute
Les échanges ont été facilités grâce aux policiers de proximité affectés dans les sous-commissariats et l’engagement des Comités Locaux de Sécurité. À travers des dépliants, des messages radio et des discussions ouvertes, les participants ont pu découvrir une nouvelle conception du travail policier : une approche fondée sur la proximité, le partenariat, la prévention, la redevabilité, la résolution des problèmes et le respect des droits humains. Les autorités traditionnelles ont salué la transparence de cette démarche. L’affichage des 10 règles d’or dans chaque commissariat et sous-commissariat marque un pas important vers une gestion plus ouverte et équitable des dossiers impliquant les citoyens.
Pour Madame Zahidi, de la chefferie Tumbwe : « Depuis que je suis ici, la police travaille en dessous des manguiers. Aujourd’hui notre police, nos fils travaillent dans des bijoux. Cela me motive à envoyer aussi mes propres enfants à la police, si jamais il y a de nouveaux recrutements. »
Amzat Ushindi, membre de la communauté Twa à Lengwe, témoigne : « C’est une première ici chez nous de voir la police entrer en dialogue avec nous les civils. On n’avait jamais assisté à des activités pareilles. Nous voudrions que le gouvernement prenne aussi des jeunes Twas dans la Police. »
Des barrières qui tombent, une confiance qui naît
Les résultats sont déjà visibles : les perceptions changent, les barrières tombent. La population commence à voir la police comme un service public civil, et non comme une force répressive. Les policiers, eux, s’ouvrent à la population, écoutent ses doléances et s’engagent dans une gestion concertée des enjeux sécuritaires.
Monsieur KIENGE SALUMU, Président du Comité Local de Sécurité de la chefferie de Bayazi, résume bien cette dynamique : « La police de proximité, c’est notre police. La sécurité, c’est notre affaire à tous. Aidez la police à prévenir les menaces sécuritaires, informez-la de toute présence suspecte. »
Les 750 participants sont désormais des ambassadeurs de la police de proximité. Ils porteront le message dans leurs milieux de vie : écoles, marchés, églises, universités…
Ce projet, financé par le Fonds des Nations-Unies pour la consolidation de la paix et mis en œuvre par l’OIM, le PNUD et le BCNUDH, a permis de renforcer la gouvernance sécuritaire à Kalemie et dans le Tanganyika, en plaçant la collaboration entre l’État et les citoyens au cœur de la sécurité. Grâce à la formation de 120 policiers, dont 7 femmes, sur la police de proximité et les droits humains, et à l’appui aux comités locaux de sécurité, la population est désormais davantage impliquée dans la recherche de solutions durables.
Les mécanismes de plainte instaurés favorisent la transparence et la confiance, tandis que les plans locaux de sécurité offrent aux communautés des outils concrets pour lutter contre l’insécurité. Ainsi, la sécurité devient une responsabilité partagée, et la confiance entre la police et la population se renforce jour après jour. En plaçant l’humain au cœur de la sécurité, cette initiative montre qu’une paix durable passe par une collaboration étroite entre l’État et ses citoyens, matérialisée cette fois par la volonté de partager et comprendre les principes de la doctrine de police de proximité et les dix règles d’or du commissariat.
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